Tortue luth – Dermochelys coriacea

Tortue luth – Dermochelys coriacea

Tortue luth – Dermochelys coriacea

C’est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines, et la plus grande des tortues de manière générale.

Elle ne possède pas d’écailles kératinisées sur sa carapace, mais une peau sur des os dermiques. C’est le seul représentant contemporain de la famille des Dermochelyidae, où tortues à dos cuirassé.

L’anatomie particulière et le trait le plus remarquable est l’absence visible de carapace avec des écailles kératinisées comme chez la plupart des autres tortues. Chez la tortue luth, la structure osseuse de la carapace est réduite à de petits osselets en forme d’étoiles imbriquées, insérées dans un tissu conjonctif et cartilagineux épais, qui forment des crêtes ondulées appelées carènes qui filent de la tête vers la queue de l’animal lui donnant un aspect profilé comme la coque d’un bateau. Le dos de l’animal présente sept carènes : celle du milieu est la « carène vertébrale », les six autres sont les « carènes latérales ». Sur le ventre, le plastron ne possède que trois carènes peu marquées.

Cette carapace n’est pas attachée, à la colonne vertébrale ni aux côtes,  elle est séparée par une couche adipeuse, fait unique chez les espèces de tortues encore vivantes, La protection du dos est assurée par un épaississement  de la peau, qui forme ainsi une pseudo-carapace lisse ayant l’aspect du cuir, et elle pèse en moyenne 500 kg pour une longueur d’environ 180 cm. Comme les autres tortues est incapable de se replier à l’intérieur de sa carapace.

Elle est unique par bien des aspects : Ses nageoires sont dépourvues de griffes très longues, La tête est très grande, avec un museau peu développé. Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches. L’intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l’oxygénation que pour  l’alimentation, Un large cou relie la tête aux épaules. Et La queue est de forme conique.

La couleur de la peau de l’animal est d’un bleu très foncé, brillante et lisse, ce qui lui donne l’aspect du cuir. Tout son corps est parsemé de petits points blanchâtres, ainsi qu’une tâche  le crâne. Celle-ci  à une configuration unique pour chacune des tortues luths, et les scientifiques pensent qu’elle pourrait servir à détecter la lumière ou se repérer dans l’espace.

Cette espèce peut a priori vivre plus de 50 ans, c’est est une excellente plongeuse puisque des scientifiques ont relevé plusieurs observations de tortues luth jusqu’à 1 300 m soit plus de 80 min d’immersion. Adulte, elle mesure jusqu’à 2 m de long pour un poids variant de 450 kg à 950 kg.

Son métabolique trois fois supérieur à un reptile de cette dimension, elle  peut supporter des eaux froides. Cela lui permet de plonger à plus de 1 200 m de profondeur ce qui en fait le reptile pouvant plonger le plus profondément, du fait que les reptiles, animaux à sang froid, sont censés être poïkilothermes.

Le mode de vie, la durée de vie, et le temps qu’il lui faut pour atteindre la maturité sexuelle sont des informations peu connues à l’heure actuelle.

Cette espèce parcourt plusieurs milliers de kilomètres lors de ses voyages transocéaniques pour rejoindre ses aires d’alimentation. Elles quittent chaque année les eaux tropicales pour les eaux polaires .La tortue luth peut rester jusqu’à quatre-vingt minutes en plongée, et la méduse constitue la majeure partie de l’alimentation, avec les poissons, les  crustacés, les calmars, les oursins et les algues. Elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids  soit jusqu’à 50 individus de grande méduses.

Elle a un rôle crucial dans l’équilibre écologique et économique du fait de son alimentation. Les tortues n’ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé comment  elles pouvaient s’alimenter avec ces animaux. On a découvert que son œsophage est tapissé d’épines, ce qui a pour fonction le dépeçage des proies.

La maturité sexuelle de l’animal n’est pas bien définie, mais selon certains scientifiques elle pourrait être atteinte vers l’âge de 6 ans et entre 10 et 12 ans Aucun scientifique n’a eu l’occasion d’analyser l’’accouplement, on ignore même où il a lieu. Le mâle s’accroche au dos de la femelle avec ses nageoires souples. Une seule fécondation pourrait suffire à 4 à 10 pontes. Le record observé par des scientifiques est de 17 pontes, elles sont toujours espacées de 10 à 15 jours  et se déroulent de mars à juillet dans l’océan Atlantique et de septembre à mars dans l’océan Pacifique.

Elles ont souvent lieu sur les plages, à marée haute, de nuit et les mâles ne retournent jamais sur leur lieu de naissance

Elle est ainsi la plus grande et la plus lourde des tortues vivantes et fréquente tous les océans de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution.

Elle figure sur la liste des espèces en voie de disparition et fait l’objet de conventions et de programmes internationaux de protection et de conservation.

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